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25 mars 2011 5 25 /03 /mars /2011 10:50

Deux hebdomadaires ont publié des unes très similaires à quelques semaines d'intervalle: "Manger de la viande tue" pour Les Inrocks en janvier et "Manger Tue" pour Télérama il y 2 semaines:

 

  InrocksTelerama

 

Derrière des titres accrocheurs et au-delà du manque di'magination des hebdo français, on est un peu déçu par le contenu. Mais le choix des unes confirme que les citoyens sont de plus en plus sensibles au sujet. (en tout cas c'est ce qu'on pense dans les rédactions parisiennes)

 

Les Inrocks:

Le sujet est en centré sur le bouquin du romancier Jonathan Safran Foer "Faut il manger les animaux?".

Il y a d'abord une interview de 4 pages de l'auteur qui explique pourquoi il a écrit ce livre de non fiction. Le livre est un mélange d'enquête, de réflexions personnelles et de souvenirs liés à la nourriture. Je ne l'ai pas encore lu. L'interview reprend pas mal d'éléments vu dans Food Inc : techniques d'élevage intensif hardcore, multinationales qui veulent controler l'information, prolifération des bactéries... Donc finalement on n'apprend pas grand chose mais cela confirme qu'on se marche sur la tête!

Il y a ensuite un petit encart sur les philosophes qui s'intéressent à l'animalité : Elisabeth de Fontenay, Florence Burgat, Peter Singer, Peter Sloterdijik, Jacques Derrida... L'animal est il l'égal de l'homme ? Peut on comparer l'abattage industriel et extermination des Juifs ?... Honnêtement pour moi il n'y a pas débat, c'est non. Il faut bien dire que je ne suis pas très Brigitte Bardot (Bardot). Pas végétarien non plus. Et pas philosophe. MAIS, cependant, je vous recommande fortement la lecture essentielle de Romain Gary "Les Racines du ciel", pour comprendre pourquoi il faut sauver l'éléphant. Parenthèse fermée.

Puis c'est une interview de 2 pages de Marie-Monique Robin, auteur de "Le monde selon Monsanto" et "Notre poison quotidien" (sur la façon dont "l'industrie chimique empoisonne notre assiette" et qui a été diffusé sur Arte). Elle nous éclaire un peu sur la situation française et confirme qu'il est difficile de trouver de la viande qui ne soit pas issue de l'élevage intensif (particulièrement porc et poulet). Perso j'ai trouvé 2 jambons bio chez Franprix: le premier Madrange et le second Leader Price. Reste à savoir ce que veut dire jambon "bio"...

Enfin un encart écrit par Anthony Orliange, auteur du documentaire "Global Steak, demain nos enfants mangeront des criquets" qui s'attarde sur le porc. Seul 3% de la production est issue de filière de qualité en France Quant au fameux "Label Rouge" d'après un bouche interrogé, il n'est qu'un "moyen d'améliorer l'ordinaire de la production industrielle".

 

Télérama:

Le dossier commence par une interview de André Cicolella, chimiste toxicologue président du RES (Réseau Environnment Santé), "un rassemblement d'ONG de défense de l'environnement, de scientifiques, d'associations de malades et de professionnels de la santé" nous explique le journal. André CIcolella insiste sur le fait que les notions d'environnement et de santé sont indissociables. Il cite les nombreuses maladies chroniques  (cancers, maladies cardiovasculaires et respiratoires, diabète ...) qui sont liées à notre environnement dans le sens large du terme: qualité de l'air et de l'eau, alimentation etc. Il préconis le principe de précaution: si un produit est toxique pour les animaux, ne pas attendre de prouver qu'il est toxique pour l'homme avant de l'interdire. "Ah bon, c'est pas déjà le cas ?" (c) Roselyne Bachelot aux Guignols.

Il y a ensuite un article d'une page sur le Bisphénol A, une substance présente dans les biberons en plastique et soupçonnée d'être toxique.  On apprend que la mairie de Paris a remplacé tous les biberons de ses crêches suite à un article paru dans Le Monde en juin 2008 et grâce au travail de lobbying des élus Verts, avant que le Parlement n'interdise la commercialisation des biberons au BPA six mois plus tard.

Enfin, un article d'une page et demi sur l'aspartame nous met en garde contre les dangers de cette molécules suite à la parution de 2 études (une danoise sur des femmes enceintes et une italienne sur des souris) qui concluent toutes les deux à la dangerosité de la substance. Mais pas facile d'éviter l'aspartame qui est présent dans 6000 produits dont 350 médicaments. Le Parlement Européen a été sollicité sur la question, affaire à suivre.

 

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24 mars 2011 4 24 /03 /mars /2011 19:20

Salut les petits clous (c) ,

 

Aujourd'hui en faisant mes courses je suis tombé sur ça:

 

kiwis bio

 

Des Kiwis certifiés Bio et produits en France MAIS avec 2 emballages qui ne servent à rien (barquette plastique + emballage plastique).

Donc niveau pesticide on est ok, niveau bilan carbonne on doit etre pas trop mauvais, mais le plastique n'est pas écolo du tout !

Alors : achète ou achète pas ?

Le chemin vers la consommation "citoyenne" est semé d'embuches !-)

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24 mars 2011 4 24 /03 /mars /2011 15:58

En ce moment sur les chaines du groupe Canal Plus est diffusé le documentaire Food Inc. (2008) de l'américain Robert Kenner. (bande annonce). Le documentaire est divisé en plusieurs chapitres.

 

foodinc

 

- Quand la malbouffe règne

Eric Schlosser, auteur de « Fast Food Nation » nous rappelle que derrière l'illusion du choix quand on est dans un supermarché (47 000 produits en moyenne), il y a en fait une poignée de multinationale.s Il explique cet oligopole par l'explosion des fast-food. En 1930 c'est l'apparition du drive-in, notamment celui des frères McDonald qui instaurent la division du travail et la répétition des tâches dans leurs cuisines pour plus d'efficacité. Les cuisiniers deviennent de fait des ouvriers répétant inlassablement les même gestes nécessitant peu de savoir-faire technique. Avec l'explosion en 50 ans des fast food, McDonald est devenu le 1er acheteur de viande aux États-Unis (ainsi que celui de pomme de terre). La conséquence est une concentration des fournisseurs de viande pour répondre à cette demande croissante de viande bon marché. En 1970, les cinq principaux grossistes achetaient 20% de la viande de boeuf mise sur le marché, aujourd'hui les 4 plus gros (Tyson, Swift, Cargill et National Beef) achètent 80% de la viande de boeuf. C'est le même phénomène de concentration extrême pour le porc, les grandes compagnies étant Tyson, Cargill, Swift et Smithfield. Résulat: Tyson est aujourd'hui le plus gros grossiste en viande de l'histoire de l'humanité.

Magie de la science, aujourd'hui les poulets sont élevés 2 fois plus rapidement (en gros 50 jours au lieu de 90) et sont 2 fois plus gros à l'arrivée qu'il y a 30 ans. Richard Lobb, du Conseil National du Poulet, s'en réjouit: « Grâce au processus mécanisé on fait une grande quantité sur un petit territoire et à bas coût, je ne vois pas où est le problème... ». Justement, on y vient. Le reportage nous amène à la rencontre de Vince Edwards, éleveur de poulets sous contrat avec Tyson dans le sud où, suite à la baisse de la production de tabac, l'élevage de poulets a sauvé des emplois et des communautés entières. Dans ses élevages, les poulets ne voient jamais la lumière du jour. Ils sont enfermés dans des poulaillers, grands baraquements rectangulaires qui ressemblent à des serres vu de l'extérieur. L'entreprise Tyson recommande au fermier de ne pas montrer aux caméras l'intérieur des baraquements où les poulets sont entassé et ce dernier préfère s'éxecuter.

Carole Morison, éleveuse pour Perdue , brise le silence. Elle raconte la poussière et les excréments dans lesquels les poulets sont élevés : « pas digne d'une ferme ». Beaucoup de poulets gênés par leur sur-poids sont incapable de marcher car leurs os ne tiennent pas le choc. Les poulets sont bourrés d'antibiotiques, Carole Morison y est devenue allergique. Les bactéries développent une résistance aux médicaments. Certains poulets malades finissent avec les autres à l'abattoir ! Traditionnellement une main d'oeuvre afro-américaine ramassait les poulets pour les amener à l'usine d'abattement mais elle a été remplacée par une main d'oeuvre mexicaine, souvent sans papier et donc docile.

Les grands entreprises tiennent les éleveurs par la dette qu'ils accumulent. Chaque poulailler coute entre $250.000 et $300.000 à construire et les fermiers sont fortement incités à acheter des nouveaux équipements vendus par ces mêmes entreprises qui peuvent cas échéant annuler leur contrat et donc laisser le fermier avec des dettes et sans clients/débouchés. Quand Carole a refusé de moderniser ses poulaillers, Perdue a annulé son contrat avec elle.

 

- La Corne d'abondance

Michael Pollan, journaliste, auteur de « Le dilemme de l'omnivore » et professeur à Berkeley raconte comment quand il a essayé de trouver l'origine des produits qu'il mangeait, il est presque toujours retombé sur le maïs. Aux Etats-Unis le maïs représente 30% des terres cultivables. Aujourd'hui un fermier peut produire 10 fois plus qu'il y a 10 ans, grâce aux sélectionneurs, aux engrais. La politique gouvernementale d'aide a permis aux agriculteurs de cultiver à perte et donc en deçà des coups de production. Troy Roush de l'Association Américaine des Producteurs de Mais : « On nous paye pour trop produire ». La loi agricole encourage la hausse de rendement et donc le recours au maïs génétiquement modifié.

D'après des chercheur universitaires, 90% des produits de supermarché contiennent du maïs ou du soja. Exemple contenant du maïs ou un dérivé : Ketchup, fromage fondu, piles, beurre de cacahuète, gateaux apéritifs, sauce de salade toute prête, Coca, jus, chewing gum, couches pour bébés, steack hachés... Le maïs est un féculent facilement transformable. Le maïs est également la nourriture du bétail, des poulets... et même des saumons ! La quantité de maïs disponible sur le marché a fait baisser le prix de la viande puisque le bétail était moins cher a nourrir. Mais les vaches ne mangent pas de maïs à l'état naturel, elles mangent de l'herbe. Leur appareil digestif n'est pas adapté. D'après Allen Trenkle de l'Université de l'Iowa, certaines recherches montrent que le régime au maïs favorise l'apparition d'E.coli résistant aux acides du tube digestif des bovins, et donc rejeté par les bovins. Or les animaux pataugent dans le fumier et leurs carcasses sont souillées d'excréments. D'où une prolifération des bactéries.

 

- Conséquences accidentelles

Un enfant de 2 ans est mort suite à l'ingestion d'un hamburger contaminés à l'E.coli dans un fast food. Le nombre de contamination augmente aux Etats-Unis. On a même retrouvé de l'E.coli dans les épinards !

Un des problème est que les organismes de surveillance sont infiltrés par les entreprises qu'ils sont censés surveiller. Pendant l'administration Bush, le chef d'Etat major du département de l'agriculture était un ancien lobbyiste de l'industrie bovine et le Président de la FDA était un ancien vice-président de l'Association Nationale de Fabrication des Produits Alimentaires.

Résultat, en 1972, la FDA comptait 50 000 inspecteurs de salubrité alimentaire. En 2006 ils sont 9164. C'est ainsi que ConAgra a pu continuer à produire du beurre de cacahuète pendant plus de 2 ans alors même qu'ils étaient au courant d'un problème de salmonelle dans leurs usines.

Les gigantesques usines agro-alimentaires (videos) sont en effet des lieux de prolifération massive. En 1970 il y avait des milliers d'abatoirs aux Etats-Unis, aujourd'hui il y en a 13 ! Une boulette de viande est composée de milliers d'animaux différents ce qui multiplie les risques de contamination rapide. Les organismes de régulation semblent impuissants.

Barbara Kowalcyk militante Républicaine est la mère de Kévin, l'enfant décédé en 12 jours à cause d'un hamburger. Le récit de l'agonie de son fils est déchirant. Dans le cadre de sa campagne pour une loi qui permettrait une surveillance accrue des usines agro-alimentaires, elle rencontre des élus Démoncrates et Républicains qui semblent convaincus par le bien fondé de sa démarche. Mais en 1998 déjà, l'USDA (United States Department of Agriculture, l'équivalent du Ministère d'agriculture américain) a voté une loi obligeant les tests pour détecter la présence d'E.Coli et de salmonelle dans les usines agro-alimentaires. Au bout d'un certain nombre d'échecs aux tests, l'USDA pouvait décider de faire fermer les usines. Les industriels de la volaille et du boeuf se sont alors regroupés pour attaquer en justice l'USDA, et la justice a déclaré que l'USDA n'était pas compétente pour faire fermer les usines, même si de la salmonelle avait été détectée. Le chemin est donc encore long et cela fait déjà 6 ans que cette femme se bat ! Conclusion de la mère en larmes « Tout ce que je voulais c'étaient des excuses et des mesures pour que cela ne se reproduise pas. Mais ils n'ont pas lever le petit doigt ».

En fait il semble qu'au lieu de faire marche arrière et de se poser le problème des causes de l'augmentation des intoxications alimentaires (à savoir l'alimentation du bétail, les conditions d'élevage), on soit dans une course pour trouver des solutions ultra modernes contre E.Coli. Nous voilà dans le « centre des opérations » de Beef Products Inc en Caroline depuis lequel on peut contrôler toutes les usines du pays. On peut par exemple contrôler les doses d'amoniac dans cette énorme usine. Beef Products Inc fabrique 70% des steaks de hamburger du pays. Mais son représentant espère bien « 100% dans 5 ans »

 

- Menu à 1$

Nous voici avec une famille (père, mère et 2 filles) qui témoigne qu'on ne peut pas manger moins cher que dans un fast-food. En plus ils sont au boulot de 6h à 21h et l'aspect pratique compte « pas le temps de cuisinier » ! Nous les suivons dans un supermarché. Les bonbons et les sodas sont bon marché mais en revanche « Pour le prix d'un légume, on a 2 hamburgers ».

Le père a un problème de diabète, crises de tremblement, vue qui baisse. Il doit dépenser de l'argent pour ses médicaments, argent qui lui fait défaut quand il doit faire des choix pour son alimentation et qui le contraint à acheter de la nourriture qui aggrave son diabète, et le cercle vicieux de se refermer. Michael Pollan commente: « Nos réflexes innés nous poussent vers le salé, le gras, le sucré, trois gouts qui sont rares à l 'état naturel. ». Les fast food jouent sur nos instincts. Un américain sur trois né après 2000 aura un diabète précoce. Cette proportion monte à 1 sur 2 chez les minorités.

 

- Le bonheur est dans le pré.

A la ferme Polyface en Virginie, Joël Salatin a une approche à l'opposé des grands groupes agro-alimentaires: « L'herbe est la base de tout ». En effet pourquoi faire venir du maïs jusqu'à sa ferme et être obligé de se débarasser du fumier alors que les vaches se nourrissent du foin et des herbes qui repoussent grâce au fumier qu'elles laissent derrière elles ?

On le voit à l'air libre avec ses employés en train de tuer des poulets. L'image presque bucolique contraste avec les images de poulets entassés dans le noir. Mais il a du montrer patte blanche à l'USDA qui mettait en cause l'hygiène de son installation a ciel ouvert. Analyse des Résultat : 133 cfu/ml contre 3600 en moyenne dans les grandes usines. Presque 30 fois plus de bactéries après des bains de chlore ! Joël Salatin envoie balader les critiques qui pensent que son type de production ne suffirait pas à nourrir la population mondiale: « Nous sommes efficaces ». Il râle contre les clients qui ne veulent pas payer $3 pour 12 oeufs mais qui se baladent dans le marché canette de soda à 1$ dans la main. « Une culture qui considère ses animaux comme des assemblages de mollécules, finira pas considérer les individues qui la compose avec dédain et arrogance... ». Il me fait penser à Morel , le héros de Romain Gary qui veut sauver les éléphants dans « Les racines du ciel ».

Retour brutal à la réalité de nos assiettes avec des images en caméra cachée de l'usine Smithfield (Justin Bridou, Aoste, Cochonou etc.) à Tarhill en Caroline où 32 000 porcs sont tués par JOUR ! Ca ressemble à une usine Renault sauf que sur les tapis ce sont des porcs (vivants puis morts, entiers puis découpés) qui défilent. Les conditions de travail sont déplorables.

Petit retour en arrière, les années 1950: les conditions de travail dans les abattoirs se sont améliorées, le personnel syndiqué a réussi à rendre vivable un métier difficile grace à des bons salaires et des avantages sociaux. Aujourd'hui la qualité de l'emploi s'est largement dégradé et les témoignages des ouvriers sont accablants: les taches répétitives, les odeurs, les conditions sanitaires, certains ont perdu un ongle à cause des produits chimiques utilisés! Longtemps les usines se sont reposées sur une main d'œuvre issue des quartiers pauvres, donc en grande majorité afro-américaine. Mais aujourd'hui même les plus pauvres ne veulent plus y travailler et c'est donc une main d'oeuvre mexicaine qui a pris la relève. Les grandes entreprises comme IBP, National Beef, Montfort, Smithfield ont commencé a recruter au Mexique (publicité au Mexique, bus qui allait chercher les travailleurs), souvent d'anciens agriculteurs qui cultivaient le maïs dans le nord du Mexique. D'après Edouardo un témoin, la police vient arrêter 15 travailleurs illégaux par jour, mais évite les raids massifs (qui arrêterait de fait la production): de quoi calmer l'opinion publique et laisser assez de main d'œuvre pour Smithfield.

 

- Les coût cachés

Retour avec notre « farmer » Joël Salatin: il interroge sur le coût réel des produits que nous trouvons en supermarché. Le prix de vente est un marqueur mais quels sont les coûts environnementaux, les coûts sociaux ?

Nous voici à la Foire de produits naturels en Californie. Le reportage s'attarde sur Gary Hirshberg, DG de Stonyfield (yahourt), qui aujourd'hui appartient à Danone. Il fait partie des pragmatiques: « J'ai longtemps considéré le commerce et le capitalisme comme source des problèmes » mais aujourd'hui il trouve plus efficace d'infiltrer l'industrie agro-alimentaire que de consommer « local ». Aujourd'hui Stonyfield est la 3eme marque de yahourt aux Etats-Unis et bénéficie d'une grosse rentabilité. Les grands groupes (Kraft, Pepsi, Kellogs, Colgate…) se ruent sur le marché de l'alimentation bio (comme quoi le consommateur compte !!!) et Gary Hirshberg se balade dans la Foire en nous montrant toutes les petites compagnies qui ont été rachetées par des grands groupes. Walmart, géant de la distribution, tient aussi à être présent sur ce marché pour garder bonne réputation. Gary Hirshberg conclue « Une commande de 1 million d'euros de Walmart contribue à sauver la planète ».

 

- De la semence au supermarché

Il y a 10 000 ans, on a commencé à garder les meilleures graines d'une récolte pour les semer l'année suivante: c'est le début de la sélection. Mais ce n'est que dans les années 80 que la Cour de Justice américaine autorise des brevets sur le vivant, permettant ainsi à des entreprises de protéger des semences génétiquement modifiées.

Aujourd'hui la société Monsanto, fondée en 1901 et spécialisée en biotechnologie végétale, est devenue leader américain de la vente de semence de soja, passant de 2% du soja plantée en 1996 à 70% en 2008.

A l'origine, l'entreprise était spécialisée dans les produits chimiques et dans les années 70 elle dépose un brevet pour commercialiser l'herbicide total « Roundup ». Dans les années 90, la société qui a investi dans la biologie molléculaire pour réussir à modifier génétiquement les plantes, reçoit l'autorisation de commercialiser du soja et du maïs « Roundup ready » c'est à dire résistant à l'herbicide total qu'elle commercialise.

Sa position de quasi-monopole permet à Monsanto de mettre la pression sur les agriculteurs. Monsanto emploie des inspecteurs qui vérifient qu'il n'y a pas de violation de brevet. Les procès sont nombreux. Les fermiers qui se balancent entre eux !

A noter: la société Mansonto a fait une page spéciale sur son site internet pour répondre au documentaire « Food Inc »: lien ici .

 

 

- Lever le voile

Cette partie révèle comment la puissante industrie agroalimentaire attaque systématiquement en justice quand elle se sent menacée par des propos de journalistes et de personnalités publiques ou par des propositions de loi.

C'est ainsi qu'elle a réussi jusqu'à présent à éviter des étiquetages trop contraignants sur la provenance et le mode de productions des aliments.

C'est ainsi aussi que Oprah Winfrey a été poursuivie par l'industrie agroalimentaire (en l'occurrence l'association des éleveurs du Texas) pour des propos sur la vache folle. Elle a été acquittée en 2002 mais après avoir payé plus de 1 million de frais de justice en 6 ans de procédure ! On comprend bien la difficulté pour les journalistes qui n'ont pas la chance d'avoir les mêmes moyens financiers: ils doivent sans cesse se protéger d'éventuelles poursuites en pesant chacun de leurs mots. Dans cet article sur wikipedia,  il est rapporté que le réalisateur du documentaire Robert Kenner se plaint d'avoir dû dépenser une partie conséquente de son budget en frais de justice pour éviter d'être poursuivi par les compagnies mises en cause dans le documentaire.

Dernier exemple: celui de Moe Parr, trieur de semence traditionnel (c'est à dire travaillant avec une vieille machine à la fin de chaque récolte pour garder les meilleures graines) poursuivi par Monsanto pour avoir soit disant violer un brevet en récupérant des graines de semence Monsanto. Il est contraint de passer un accords au bout de 4 mois par manque de moyens financiers.

On apprend également qu'un ancien avocat de l'entreprise Monsanto est devenu juge. (encore un conflit d'intérêt)

 

 

Ce film est très riche et il y a beaucoup d'enseignements à en tirer. Pour ma part, j'insisterai sur la situation d'oligopole et les conflits d'intérêt qui empêchent le marché et les organes de régulation de fonctionner correctement.

Le point positif et qui conforte l'idée originelle de ce blog c'est que le consommateur peut changer la donne: quand on voit que Stonyfield est la 3ème marque de yahourt aux Etats-Unis et que même Wal-Mart se place sur le marché du bio, on se dit qu'il y a de l'espoir !

 

 

 

En bonus, quelques videos d'élevage intensif de poulet:

Yann Arthus Bertrand "Vu du ciel"

Reportage de la PMAF

 

 

 

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4 février 2011 5 04 /02 /février /2011 14:38

Le 2 février 2011, M6 diffusait un court reportage sur le bio dans les magasins hard discount dans l'émission 100% Mag (LIEN VERS LA VIDEO, à 4min15). Je déteste les voix off de M6 et afin de vous les épargner je vous fais un résumé complet.

 

Le reportage compare d'abord le prix d'un panier "bio" acheté dans un hard dicount à celui du même panier acheté dans une grande surface bio: 26 euros vs 31 euros soit presque 20% d'écart.

D'où vient la différence de prix ? Y a t il le même niveau d'exigence pour la qualification "bio" ?

Oui répond Elisabeth Mercier, directrice de l'agence BIO (chargé de gérer la marque AB), qui confirme que l'exigence est la même pour tous les produits quelque soit le distributeur, et insiste sur la fiabilité du logo AB : "Il n'y a pas de système plus controlé que le système bio". Les producteurs labellisés Bio sont régulièrement controlés au harsard par l'inspection des organismes certificateurs ainsi que par le Ministère des Finances.

 

Bonne nouvelle, les produits bio vendus en hard discount (LIDL, ED, Leader Price...) sont moins chers tout en répondant au memes exigences !

 

Direction la Ferme de la Motte à Talcy dans le Loire-et-Cher pour comprendre la différence de prix. L'exploitant nous confirme qu'il vend sans distinction aucune ses produits aux grandes surfaces et aux magasins hard dicount.

En fait la différence de prix s'explique par l'achat en plus grosse quantité des magasins hard discount, qui leur permet de négocier une baisse du prix au kilo, et également de faire des économies sur les transports. Il faut ajouter à cela que les magasins hard discount se situent souvent dans des zones industrielles et que les produits sont mis en rayons dans leurs cartons (donc moins de loyer et moins de main d'oeuvre).

 

La seule limite au hard dicount, c'est la fraicheur des légumes: achetés en grande quantité, ils passent plus de temps stockés en chambre froide ou autre, et ont donc un peu moins bon goût, ce qui est confirmé en fin de reportage par un chef

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5 janvier 2011 3 05 /01 /janvier /2011 20:10

Suite à mon article sur le reportage de Canal+ (LIEN) je me suis renseigné sur le jambon d'Aoste.

Il en ressort qu'il ne faut pas confondre le jambon d'Aoste et le jambon Aoste

 

Le jambon d'Aoste est produit dans la vallée italienne d'Aoste, son nom officiel est "Valle d’Aosta Jambon de Bosses" et il est protégé par une AOP. C'est un jambon cru, produit de manière artisanale en petite quantité (et donc cher !)

 

Le jambon Aoste est une marque déposée du groupe Aoste (Justin Bridou, Cochonou...) qui appartient à l'américain Smithfield Foods et qui tient son nom de la commune d'Aoste en Isère où il est produit de manière industriel dans l'usine ci dessous  (Mmmm ca donne faim... )

Usine Aoste

(photo Matthieu Riegler)

 

C'est un jambon cuit, réglementé par aucun label ni aucune appelation d'origine controlée.

Dans un premier temps le groupe Aoste avait déposé la marque "Jambon d'Aoste" mais la Commission Européenne a interdit cette appelation qui portait a confusion. Pas sûr que le message soit bien passée aupres des consommateurs donc je relaie !-)

 

Il va sans dire que dans nos supermarchés on ne trouve que du jambon Aoste.

Perso j'ai arrêté d'acheter du jambon Aoste et j'attends avec impatience le jour où je gouterai du jambon d'Aoste.

 

PROLOGO!

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